La rue Saint Sébastien est située près du calvaire.
La vie réelle
de Saint Sébastien est fort mal connue. Il naît au III° siècle à
Milan ou à Narbonne et on sait qu’il est nommé centurion par les
empereurs païens Dioclétien et Maximilien Hercule.
La légende de Saint Sébastien fait référence aux jumeaux
Marc et Marcellin, deux prisonniers chrétiens destinés au martyre, que Sébastien
conforte dans leur foi. Impressionnée par ses paroles, une femme muette,
Zoé, s'approche de Sébastien qui lui rend alors la parole. Ce miracle
impressionne les témoins qui se convertissent en nombre, ces conversions
donnant lieu à de nouvelles guérisons. La nouvelle de ce miracle se répand et
arrive bientôt jusqu'à Chromace, le préfet de Rome, qui, atteint d'une grave
maladie, sollicite l'aide de Sébastien et du prêtre Polycarpe qui promettent de
le guérir s'il autorise la destruction d'un grand nombre d’idoles. Chromace retrouve
la santé après qu’un ange est apparu dans son palais. Ce nouveau miracle amène
la conversion de milliers de personnes de la maison du préfet.
Sébastien est alors dénoncé par le préfet Fabien à
l'empereur Dioclétien qui, se sentant trahi, condamne Sébastien à être percé de
flèches après avoir été attaché à un poteau au milieu du Champ de Mars.
Sébastien, laissé pour mort, guérit. Il retourne alors au palais impérial où il
reproche à Dioclétien et à Maximilien Hercule leur politique de persécution des
chrétiens. Les deux empereurs le font battre à mort à coup de verges. Son corps
est ensuite jeté aux égouts pour empêcher sa vénération par les chrétiens mais, dès la
nuit suivante, Sébastien apparaît à Sainte Lucine qui révèle où se trouve sa dépouille
qui est alors enterrée auprès des apôtres Pierre et Paul.
D'après La
légende dorée de Voragine (vers 1365), la peste
frappe en particulier les habitants de Pavie. Un ange se manifeste à eux et
leur apprend que l'épidémie cessera une fois qu'un autel dédié à Saint
Sébastien aura été élevé. Une fois cet autel édifié dans l’église de
Saint-Pierre-aux-Liens, la peste disparaît et des reliques de Sébastien sont
transportées de Rome à Pavie pour honorer le saint. Son corps serait
à Rome où il aurait été transféré depuis les catacombes vers la basilique
Saint-Sébastien-hors-les-Murs située sur la via Appia. Selon d’autres sources,
le corps de Saint Sébastien aurait été transporté à Soissons puis ses ossements
disséminés, son crâne étant confié aux bénédictines qui ont fondé un monastère à
Ebersberg (Allemagne), le lieu de pèlerinage de Saint Sébastien le plus
important d’Allemagne. Voragine situe la date du martyr de saint
Sébastien « vers l’an du Seigneur
187 », soit près d'un siècle avant la Persécution, avérée,
de Dioclétien. Presque mille ans d’écart permettent bien des fantaisies
chronologiques et des interprétations servant à l’édification des fidèles.
Saint Sébastien est le troisième patron
de Rome avec Pierre et Paul. Fêté le 20 Janvier en Occident et le 18 Décembre
en Orient, il est parfois compté comme l'un des quatorze saints
auxiliaires (intercesseurs). Saint Sébastien est le patron de plusieurs villes
dans le monde, dont Saint-Sébastien et Palma de Majorque en Espagne,
Bratislava, la capitale de la Slovaquie et Rio de Janeiro au Brésil. Saint
Sébastien est le patron des archers, des soldats, des
policiers et des athlètes.
Si le culte de Saint Sébastien débute dès le IIIe siècle, sa
représentation a beaucoup évolué au cours des âges. Son plus ancien portrait
connu est une mosaïque du VI° siècle qui se trouve dans la basilique byzantine
de Ravenne. Elle montre Sébastien avec une auréole et une couronne de laurier
mais non lardé de flèches. Les références à la « sagittation »
(frappé de flèches) apparaissent vers l’an 1000 et s’imposent progressivement
bien que Sébastien soit mort non sous les flèches mais sous les verges. Au
cours du Moyen Age, saint Sébastien est généralement représenté comme un homme
mûr, barbu et constellé de flèches. Il est invoqué pour lutter
contre la peste et les épidémies en général. Sagittation et rapidité de la
propagation de la peste sont liées. Elles font vraisemblablement référence à
Apollon, le dieu-archer, protecteur de la peste.
Le culte de Saint Sébastien culmine au XVe siècle au moment de
la peste noire où il apparaît comme un intercesseur entre Dieu et les
hommes : il est alors l’un des saints les plus souvent représentés
maintenant sous forme d’un adolescent musclé au corps presque intact. Des
peintres du début de la Renaissance italienne montrent Saint Sébastien jeune,
largement dénudé et avec des traits quasi-féminins, les flèches qui dardent son
corps apparaissant alors comme des symboles phalliques. Au XVIIe siècle, l’Eglise
tente de donner une image de Saint Sébastien plus conforme à l’hagiographie
officielle. Saint Sébastien est soigné par Sainte Irène juste après son supplice dans une
scène nocturne de clair-obscur illuminée par une seule lumière. A partir de la
seconde moitié du XIX° siècle et au XX° siècle, des écrivains (Tennessee
Williams, Stefan Zweig dans La Confusion
des Sentiments, Mishima dans Confessions
d’un masque), des poètes (Garcia Lorca), des peintres (Alfred Courmes) et
des photographes (Pierre et Gilles) font de Saint Sébastien un éphèbe dont le
culte s’est renouvelé avec l’apparition du SIDA
C.C 2015-03
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