ROQUEVAIRE A L’EPOQUE ROMAINE
Les peuples qui ont précédé les Romains dans notre région :
Les Ligures : durant la période de l’âge de bronze, ils étaient regroupés en petites tribus ; 10 en Provence dont celle d’Allauch appelée la tribu des Comanes.
Les Grecs : au 7e siècle avant notre ère ils fondent Massalia (Marseille), créent et utilisent de grands chemins commerciaux, dont le chemin secondaire allant du site de Saint Jean de Garguier (entre Roquevaire et Gémenos) à celui de Pujol (Auriol), tracé rectiligne à profil accidenté, sous la chaine de Bassan.
Les Celtes : en fait les Gaulois apparaissent chez nous vers 400 avant notre ère et un triple changement bouleverse la région. Formation d’une race celto-ligure – Formation d’un peuple unique et puissant, les Salyens, du Var au Rhône – Apparition de l’industrie du fer. Chez nous la plus grande peuplade parmi les 5 recensées avait son siège à Gargaria (Saint Jean de Garguier).
L’EPOQUE ROMAINE
Les circonscriptions romaines : Cité et Canton
Sous la République , la vallée de l’Huveaune avait dépendu de Marseille , commercialement après l’an 600, et politiquement après l’an 125. Sous l’Empire, elle appartint à la Cité d’Arles (créée en 46) et, subsidiairement au canton ou Pagus Lucretius , qui allait de Saint Zacharie à Saint Marcel. La Gaule chevelue compta alors 64 cités et 305 pagi. Le Pagus Lucretius correspondait à la section arlésienne de la vallée de l’Huveaune
Gaule chevelue ou Gallia Comata est une expression latine employée sous Jules César pour désigner la Gaule non encore conquise par Rome, à savoir les terres situées entre les Pyrénées et le Rhin, entre -58 et -51. L'expression française correspondante est Gaule chevelue ou Gaule aux longs cheveux.
Le mot latin pagus (au pluriel pagi), traduit par « pays », désigne une unité territoriale ...
Gargaria, centre du Pagus (Saint Jean de Garguier centre du pays)
Saint Jean de Garguier (Gargaria) était le chef lieu du pays (Pagus), et le centre gallo-romain le plus important de la vallée de l’Huveaune. La population de Gargaria était gauloise d’origine et romaine culturellement, comme l’attestent le rang administratif, la densité de la population et le développement monumental (thermes ou bains publics). La zone sud du pagus était donc une zone d’habitat concentré et de population gallo-romaine.
Les découvertes des chercheurs :
3 têtes sculptées et 500 médailles dont 50 romaines en bronze , du musée de l’instituteur Joseph Long de Pont de l’Etoile attestaient de cette présence importante des romains ; une seule tête , celle de Escengolatis avec un morceau de bras drapé reste visible au musée du patrimoine de Roquevaire.
Plusieurs villas existaient sur Roquevaire : l’âge des villas a pu être déterminé grâce aux monnaies qui y ont été découvertes ; on peut les dater depuis Auguste (-44) à Constantin (324) et les plus répandues étaient sous Vespasien (69) et Hadrien(117).
A l’entrée du vallon de Saint Vincent : aux abords de la chapelle Saint Vincent, une villa romaine avait été édifiée sous le nom de Lasa ; c’est d’ailleurs là l’origine de Roquevaire à partir du moyen âge.
La chapelle Saint Vincent, située dans le vallon de Saint Vincent entre Pont de Joux et Roquevaire aux bords de l’Huveaune (actuellement protégé et enregistrée aux monuments historiques) possède pour linteau un cippe (monument funéraire) romain. Il s’agit du tombeau élevé en 250 par Lucrus Urittius Avitus pour sa femme Julia Marcellina comme en atteste l’inscription.
Une autre villa à Saint Estève (entre Pont de l’Etoile et Roquevaire) où des restes de tombeaux, un mur de soutènement des poteries et des monnaies ont été trouvées et une inscription en forme d’épitaphe dédiée à Derceia, fille de Venitalus.
Une troisième villa était implantée au vallon de Riou ; leurs propriétaires romains ont bien été identifiés grâce à 2 épitaphes (domaine La Taurelle) ; Leurs portraits ont même été immortalisés avec les 3 têtes sculptées qui avaient été découvertes (photos ci-dessus) dans l’atrium du quartier des Pansières. Il s’agit d’un coulpe âgé Venimarus et Prima et de leur fils Escengolatis. Le site même de la villa (mur de soutènement ) était à 40 m au sud du vallon.
2 autres villas à Lascours dominaient la vallée de l’Huveaune.
L’une dans la propriété Cornand, qui avait été incendiée puis reconstruite entre le IVe et le Ve siècle. De ce qu’il en reste, on peut s’en faire une idée : décoration des appartements, avec un sol bitumé et un revêtement de stuc coloré ; avec à l’extérieur, hangar, pressoir, cuve, cellier… et un moulin en basalte intact.
L’autre, du côté du quartier l’Antique semblait moins importante mais y furent trouvés de nombreux vestiges : poteries, urne cinéraire d’enfant, à 2 enveloppes (vase de terre et urne de plomb).
D’autres objets ont été trouvés comme au tombeau romain de Lascours : ampoule à parfum (perdue) , lampe à huile, statuette.
Dessins ci-contre.
Des traces d’oppida (pluriel de oppidum : place haut perchée d’habitat) ont été trouvées, notamment l’oppidum au dessus de la grotte de la Rato Penado (chauve souris) à l’Est de Lascours.
C.Ollivier
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