vendredi 24 mars 2017

700 charrettes

En mai 1837, le conseil municipal fait un constat de l'état désastreux de la rue Royale pour obtenir du préfet son pavage, un feuilleton amusant qui dure!

 « Par sa délibération du 11 mai 1828, le conseil municipal demande le pavage en grand part de la route Royale N°96 dans la traverse de Roquevaire cette demande fut renouvelée en 1830, 1831, 1832 et 1835.
Si l’état de la route dans cette partie là éveilla toute l’attention du conseil …objet digne d’exciter auprès de l’administration des ponts et chaussées nos incessantes sollicitations
Je ne veux pas dire que cette administration néglige aujourd’hui l’entretien de cette partie de la route, il semble au contraire qu’elle a fixé depuis son attention d’une manière plus particulière et qu’elle est devenue l’objet de ses soins les plus empressés, pourquoi cela c’est précisément par les motifs qui nous engagent à demander nous-mêmes le pavé
C'est-à-dire que depuis plusieurs années les pluies fréquentes qui se succèdent neutralisent tous les efforts de l’administration pour rendre cette partie de la route passablement praticable. Vous le savez pendant l’hiver dernier, 3 fois dans l’espace de 2 mois des réparations y ont été faites et chaque fois les traces en avaient déjà disparu quelques jours après et l’état de la route était pire qu’auparavant parce que la poussière des matériaux écrasés augmentait encore la quantité de boue qui la couvrait déjà, la profondeur des ornières, leur irrégularité, les grands trous cachés par la boue arrêtaient à tout pas les nombreuses charrettes de passage et si elles roulaient au moyen d’un renfort de plusieurs bêtes ce n’était qu’en chancelant et au risque de verser à tout moment, la route ainsi écroulée dans le milieu n’offrait plus aux habitants et aux voyageurs à pied et à cheval qui traversent sans cesse Roquevaire qu’une rue pleine d’écueils et de danger, ne trouvant pas même sur les côtés glissants de quoi placer un pied avec assurance, c’est ainsi que nous avons appris que telle voiture avait versé, que telle personne était tombée sous le poids d’un faix qu’elle portait sur la tête, que telle autre avait failli être écrasée par la charge d’une charrette, danger qui menaçait continuellement la vie des citoyens qui se trouvaient dans les rues.
….ont rendu pendant l’hiver dans Roquevaire les habitations voisines de la route les plus désagréables possible.
Les charretiers toujours inquiets embourbés à chaque pas, s’épuisant en efforts pour se tirer d’embarras et sortir de la traverse de Roquevaire ne cessait de vociférer des blasphèmes des imprécations contre Dieu le gouvernement et contre le dépositaire de l’autorité locale dont ils auraient placé avec plaisir les têtes sous la roue. Ces embarras et ces vociférations redoublaient encore au milieu des ténèbres  c’est bien le cas de le dire que les habitants de Roquevaire voisins de la route ne se couchaient le soir que pour veiller pendant la nuit ; et quelle veille Mrs que celle qui était excitée par de telles horreurs!
Si c’était pour la 1ère fois que de pareilles scènes eussent au lieu x qu'elles ne dussent plus se renouveler nous pourrions passer les yeux sur cela mais vous le savez Mrs tous les hivers sont à recommencer chaque pluie même demanderait sa réparation.

Le pavage…. Nous le demandons parce que la route dont il s’agit est une des routes la plus importante et la plus fréquentée, l’on y voit passer plus de 700 charrettes dans 24 heures et qu’à  l’intérêt du commerce, des voyageurs et des habitants, vient se joindre celui du gouvernement… (juste entretenir)  

« Route directe de Paris à Toulon et où dernièrement des relais de poste ont été établis…. Que grand nombre d’individus tant civils que militaires » qui y passent ; « l’une des plus fréquentées du département"
« consolider les maisons dont l’excavation et l’humidité des rues endommagent les murs »
 
Envoyé au préfet du département (visé le 1 juin 1837).

Source délibérations du conseil municipal
ACC 2017-03

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