Les LAVOIRS SAINT ANNE de ROQUEVAIRE
Ils sont deux côte à
côte à occuper le lieu
à l'entrée du bourg
où, du goulet malicieux,
au bord des berges
mues en arches audacieuses,
s'écoule leur
Huveaune à l'humeur capricieuse.
Ils sont deux côte à
côte à régner sur le lieu,
en s'observant du
coin pour rester mélodieux.
Chacun va composer
une ode délicieuse
de leur eau nous
berçant en notes gracieuses.
Ils sont deux côte à
côte à s'imposer au lieu,
à verser leur débit,
en partage précieux,
aux servantes de l'eau,
ferventes, élogieuses,
agenouillées le jour
aux tâches laborieuses.
Ils sont deux côte à
côte à vivre dans ce lieu,
à réguler leur don
pour combattre l'envieux
de la source sortie
d'entrailles silencieuses,
du fleuve suintant
des flancs en mystérieuse.
Daniel GLIZE
Il est rare pour un village
provençal de moins de trois mille âmes de disposer de deux lavoirs à la fin du
XIXème siècle. Le lieu et les circonstances ont amené cette richesse.
La
source de Sainte-Anne, venant des écoulements caverneux du piton rocheux
triangulaire le surplombant et du Marseillais, sans doute, a toujours coulé
pérenne dans un débit très moyen. Au delà de la fluctuation de son écoulement
saisonnier, elle n'a pas pu assouvir la demande de la population au moment où
celle-ci augmenta significativement avec le travail grossissant dans la vallée
de l'Huveaune (usines de plâtre, de poterie, de papier, etc...). La conjoncture
des inondations fréquentes au coeur du village fait faire au maire de l'époque,
monsieur Pierre Jean Baptiste Négrel-Féraud, des travaux gigantesques, en
dérivant le lit de l'Huveaune pour éviter son débordement (il suivait avant
1822 quasiment la route RN actuelle en longeant, en bordant les habitations,
dont celle du maire). Des « murailles » furent dressées de part et
d'autres des berges pour répondre à cette attente et un « no man's
land », le Cours, s'interposa entre les habitations et leur
« intrépide » fleuve. Dans la foulée des modifications du paysage du
centre ville – abattement d'habitations anciennes pour percer une nouvelle
route, construction du pont Rolland (1840) pour qu'elle enjambe le fleuve -,
les lavoirs naquirent alors dans le dernier quart du XIXème siècle, avec
l'appui financier de l'état français (participation pour un tiers des travaux par
la volonté nationale d'enrayer les fléaux, en encourageant toutes les mairies
de France à améliorer l'hygiène de la population). L'eau était devenue un enjeu
de salubrité publique.
Les
lavoirs jouèrent pleinement ce rôle jusqu'à l'arrivée de l'eau potable dans
chaque maison. Ils servent encore de nos jours à quelques nostalgiques ou
nécessiteux.
Fait le 20 avril 2015, Daniel
Glize
collection B. Vert: Les lavoirs Ste Anne
Le lavoir de gauche est alimenté par l'eau de l'Huveaune, celui de droite par une source dont l'eau est à température constante, hiver ou été. ( information C Ollivier
Le lavoir de gauche est alimenté par l'eau de l'Huveaune, celui de droite par une source dont l'eau est à température constante, hiver ou été. ( information C Ollivier
ACC réactualisation 2016-05
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