En l'an 900, les Maures envahissent la France ; Guillaume de
Provence appelle à la rescousse ses suzerains et les hommes d'armes qui
veulent bien s'enrôler sous sa bannière. Boniface de Reillanne est de
ceux-là.
Il quitte son château et son village de Haute-Provence près
de Manosque, et part guerroyer au nom de la France et de la Provence.
Bien
lui en prendra, lorsque, mission remplie, il rentrera dans ses foyers,
il se verra octroyer en "apannage", la Seigneurie d'Auriol, ainsi que le
"tènement de Lasa".
Lasa est le nom du village celto-ligure donné,
par extension au site, situé quartier "la claoù" où la chapelle St
Vincent à été édifiée, vers le v ème siècle (approximation de Mme
Lenduré, service des Monuments historique d'Aix basé sur l'examen des
fondations du monument existant daté env.du XII éme siècle
La
descendance de "notre Boniface"occupera jusqu'en 1598, le "nid d'aigle"
que représente le rocher de Roquevaire et qui sera "imprenable",
jusqu'à la trahison pour quelques écus, d'un quidam à la solde du Duc de
Guise.
Roquevaire tombera dans l'oubli, il ne restera de ces fastes
heures de gloire que des pans de ruines et les murs de ronde du
château.
Pourtant à l'heure de l'éveil des industries, la force
hydraulique de l'Huveaune y étant pour beaucoup, Roquevaire va renaître
de ses cendres.
Premier producteur de câpres...avec Cuges les
pins,
premier producteur de "penses",(raisins) avant Malaga, ses divers
villages Lascours et Pont de l'Etoile, lui permettent de s'enorgueillir
l'un de production d'Abricot, cerisiers et primeurs divers, et bois des
collines (fagots pour les fours à pain, four à chaux, buscatiers, sumac
des corroyeur pour la tannerie) l'autre de moulins faisant fonctionner,
tannerie, voilerie, filature de soie, cimenterie, moulin à grains à
essence etc.. et surtout La faïencerie dont la production ayant émigré
à Varage, village du Var, est tout de même répertorié sur les catalogue
de production de référence pour les faïenceries du Nord.(archives)
Chef
lieu de canton, tribunal de grande instance, jusqu'à son transfert dans
la bonne ville d'Aix, la justice est rendue sur place, gendarmerie,
prison de galériens; les collines sont aménagées pour permettre une plus
grande production. Des "Bancaoù" (murs de pierres sèches) sont construits en
grande partie à la sueur des galériens qui font une halte prolongée au
bénéfice des riches propriétaires terriens.
Tout semble dit.... n'en
croyez rien!.. l'histoire de Roquevaire a commencé avant la
préhistoire, et si vous voulez en savoir plus, faites la visite guidée en
vous adressant à l'Office de tourisme, 1h 30 de "contes et racontes"
sur le terroir de Roquevaire, et si en plus, vous voulez voir les
témoins de cette vie passionnante des anciens Roquevairois, il vous
suffira de pousser la porte du musée du Patrimoine et ils seront presque
tous là, muets, endormis ; une questions à votre guide et ils
s'ébroueront sous leur manteau de poussière, vous parleront encore et
toujours du temps d'antan, quand Marie-Madeleine pleurait des larmes
d'émeraude qui ont donné naissance au fleuve Huveaune, quand nos
Grands-mères de Lascours descendaient en brouette, leur "bugado" à la
source de saucette, quand les grands monuments comme l'église St Vincent
n'en finissaient pas d'être finis au fil des ans, quand la révolution, et
les guerres après elle, ont données son quota de "braves Roquevairois" à
la France; quand "dans notre jeunesse" nous usions nos fond de culottes
sur les bancs de la "Primaire", que nos pères travaillaient à la mine de
Bivers, Gréasque, que nous apprenions à nager dans l'Huveaune, librement
; qu'on regardait les "joutes de Roquevaire" du mur du Cours
Negrel-Féraud, et que nos "tantes et oncles de Marseille" arrivaient par
le train pour le repas du dimanche.......
Ouf!!!!, venez, visiter, voir, entendre, oublier le stress, la radio, le boulot, le portable,etc....
redécouvrir
le temps où on lisait l'heure sur les rochers et à l'heure portée des
grottes. On avait pas la télé, mais on se parlait, ni la "gameboy" mais
on jouait aux "petits chevaux", aux quilles, à "nain Jaune", au
"Bombu"....Les vieux n'étaient pas à la maison de retraite, la mamé
triait les légumes dans son grand tablier à carreaux, et le soir elle
racontait des histoires aux enfants.
C'était l'époque où les arbres
plantés devant les maisons vous disait l'humeur du propriétaire, où
l'hiver on allait jambes nues, mais c'était presque pour tout le monde
pareil, l'époque où le travailleur était reconnu à son ouvrage, et que
le Dimanche était le jour de la Famille.
Irène Grosbois
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