Benjamin et Louis-Philippe
Un grand merci à Pierre Quiblier qui a offert à l’ASPHCR un exemplaire du Charivari du 22/09/1833.
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L’explication du dessin de Benjamin donnée par le journal est la suivante :
Les quatre personnages qui se tiennent sous le bras m’ont tout l’air d’être la Turquie, la Russie, l’Autriche et la Prusse. Le maçon aux gros favoris me fait aussi l’effet d’être une personnification emblématique du système juste-milieu. Comme M. Benjamin a représenté ce maçon au moment où il est en train de démolir la statue de la Liberté, il n’est pas étonnant que les Russes, Autrichiens, Prussiens et Turcs, lui disent, avec une de ces caresses familières qui dénotent toute la vivacité de l’intérêt et de l’attachement qu’ils lui portent : « Allons, travaille donc ! ».
Louis-Philippe n’est pas nommé pour ne pas risquer les foudres de la censure mais il est aisément reconnaissable à son toupet et ses favoris. Le système juste-milieu évoqué dans le commentaire de la caricature fait allusion au Discours du trône du 31 janvier 1831 : « Nous cherchons à nous tenir dans un juste milieu également éloigné des excès du pouvoir populaire et des abus du pouvoir royal ». Louis-Philippe détruit la statue de La Liberté et le haut-de-forme tricolore. La Charte constitutionnelle qui a fondé l’accession au trône de Louis-Philippe est bafouée par les représentants hilares des 4 puissances étrangères.
2022 07 CC