Les territoires se structurent en fonction de l'habitat, de l'agriculture. Il faut distinguer les mots castrum, castellum, villa...
On découvre dans ce livre disponible en libre accès sur internet, des précisions sur Lasa et surtout sur Solobio (il faut lire le latin) qui contredisent ce qui est écrit sur un site internet, mais pas dans les livres.
Source : La croissance agricole du Haut Moyen Âge
de Jean-Baptiste Marquette 1988
« …disparition de certains noms de territoire....33.
J’insisterai sur le nom de Solobiis où le seigneur d’Auriol construisit le
castrum de Peypin comme on le verra plus loin. Le nom se trouve dans quatre
chartes. Il est cité deux fois dans la deuxième donation de Raimbaud d’Arles à
l’église d’Auriol, similiter dono de villa Solobii districtum et bagliam et
albergariam de medietate ejusdem ville et, un peu plus loin, de
supradicto Castro videlicet Auriolis et de appendiciis ejus, hoc est castelli
Ornonis, et ville Solobii vel Lasa
34. Le
nom est alors celui d’une villa mal définie puisqu’elle se confond
parfois avec une autre (la villa
Lasa, ailleurs citée indépendamment – on considère qu’elle correspond
au territoire de Roquevaire35), laquelle villa paraît dépendre
d’Auriol. Le nom revient une trentaine d’années plus tard quand un seigneur
d’Auriol échange un demi-muid de terre contre un demi-muid de vigne in
castello Solobio36.
C’est alors un castellum, mais on sait que castellum et villa sont souvent mis l’un pour l’autre. Le nom
se retrouve trois fois dans la charte de 1177 comme nom de
territoire : là se trouve la colline de Peypin sur laquelle est construit
un nouveau château, castrum de Podio Pino quodpredictus P. noviter
edificaverat in quodam podio territorii castri de Solobii, là le prieur de
Saint-Zacharie avait des droits, ut prior quicquid habebat in territorio de
Solobiis…, et le partage des droits eut pour conséquence la définition des
limites de ce territoire par rapport à Auriol (qu’on fit passer par le ruisseau
du Merlançon), Territorium de Solobiis et de Auriol rivus de Merdazo
terminat atque dividit37. Enfin, dernière occurrence, le nom se
retrouve dans une charte de 1259, mais cette fois comme patronyme, celui
du chevalier Geoffroy de Solobiis qui arbitre la fixation des limites entre
Gréasque et Fuveaux, où de nombreuses pierres furent posées...
38. Le nom est sans doute déjà en train de se
perdre à cause de la cristallisation de l’habitat en villages. A l’époque
moderne le nom n’est plus lié à un habitat, « le nom s’est conservé dans
celui de Solobre, donné à la chaîne de collines qui s’étend sur la rive gauche
de l’Huveaune, depuis Saint-Estève jusqu’à la Gardy (deux lieux-dits du
territoire actuel de Roquevaire) » nous dit B. Guérard dans le
dictionnaire géographique publié à la suite du cartulaire de Saint-Victor. Je
n’ai pas pu vérifier si le nom était encore connu aujourd’hui, en tout cas il
ne se trouve sur aucune carte topographique. (je n'ai rien vu )
39 J.P. Poly,
op. cit., p. 131 et ss., la dégradation de la situation alleutière.
24 Le dernier caractère commun à ces dossiers
n’étonnera personne : les donations et les ventes viennent d’alleutiers.
Jean-Pierre Poly a suffisamment insisté sur cet aspect dans sa thèse pour que
je n’y revienne pas39.
Notons seulement qu’il est difficile de distinguer des paysans. A côté de
quelques hommes de grande notoriété, on trouve des inconnus, mais qui ne sont
certes pas sans importance. Tel cet homme qui vend sa part de condamine au
prieur de Saint-Zacharie pour un bœuf, un cheval, un verrat et une truie, qui
n’est pas le seul exemple d’un homme échangeant de la terre contre des animaux.
Les donateurs apparaissent souvent comme de gros exploitants agricoles."
http://books.openedition.org/pumi/22732
Benjamin Guerard 1797-1854 :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Benjamin_Gu%C3%A9rard
2023 12 ACC