samedi 12 avril 2025

Chemin de Croix 1867

Nous sommes en période de carême pour les chrétiens, bientôt le 18 et 20 avril : le Vendredi Saint puis Pâques...

Paroisse - Notre Dame de l’Etoile – Pont de l’étoile 13360 Roquevaire

Note historique : Le Chemin de Croix

Le 8 décembre 1867, des habitants du hameau de l’Etoile forment un syndicat pour la réalisation du projet de la construction d’une chapelle située au centre de l’agglomération.

Le 1er juin 1868, Mgr Place, évêque de Marseille pose la première pierre, et dès le 2 mai 1869, il procède à la bénédiction solennelle de l’Eglise Notre Dame de l’Etoile.

L’abbé Aimé Raynaud est installé,  le 4 juillet 1869, en qualité de recteur de l’Eglise N-D de l’Etoile. Précédemment, il était vicaire à Roquevaire depuis 3 ans.

A son arrivée, l’abbé Raynaud trouve son église neuve, mais bien vide d’ornements religieux. Le jour de son installation, elle ne contenait qu’une chaire portative provenant de Roquevaire, deux statues, un autel improvisé et le confessionnal formé de quatre planches.

Tout de suite, le prêtre va s’employer à doter son église des objets nécessaires au culte et à la dévotion de ses fidèles. Il les sollicite rapidement et leurs dons vont affluer. Ce sont des dons de personnes de toutes origines sociales, des dons individuels de notables, des négociants, fabricants de papier et de faïence, de femmes pieuses, mais aussi des dons d’anonymes qui se sont regroupés, des cultivateurs d’un quartier et d’ouvriers d’une manufacture du village qui vont permettre l’achat des 14 tableaux du Chemin de Croix.

Le 5 décembre 1869, l’érection canonique de ce chemin de croix est effectuée par le vicaire d’Aubagne.

1ère station : Jésus est condamné à mort Don de Rosalie LONG.  

2ème station : Jésus est chargé de sa croix Don des habitants du Quartier des Troubats.

3ème station : Jésus tombe sur le chemin Don de Annette ORGNON.

4ème station : Jésus rencontre sa mère Don de Célestin GLIZE (fils de Charles GLIZE, avec son neveu Célestin NIEL, il dirige la faïencerie de l’Etoile qui a été jointe à la fabrique de papier en 1852).

5ème station : Jésus est aidé par Simon le Cyrénéen Don de Anaïs LAN.

6ème station : Véronique essuie le visage du Christ Don de Marguerite TROUBAT.

7ème station : Jésus tombe une deuxième fois Don de la « fabrique » (à l’époque du Concordat, c’est un conseil paroissial particulièrement chargé de la gestion financière de l’église et de ses biens…).

8ème station : Jésus parle aux femmes de Jérusalem Don de Fortuné NEGREL.

9ème station : Jésus tombe pour la troisième fois Divers donateurs réunis.

10ème station : Jésus est dépouillé de ses vêtements Don de Sabine ORGNON.

11ème station : Jésus est cloué à la croix Don de Marie-Madeleine MAURIN, veuve Toulon (cette dame fut très généreuse car elle a été aussi donatrice du confessionnal -1871, d’un tableau et de la statue de Saint Louis de Gonzagues…).  

12ème station : Jésus meurt sur la croix Don des ouvriers papetiers.

13ème station : Jésus descendu de la croix est remis à sa mère Don de Thérésine OLLIVIER.

14ème station : Jésus est mis au tombeau Don de  Madelon OLLIVIER.

 

Les quatorze tableaux furent achetés à raison de 16 francs de l’époque la pièce, soit un total de 224 francs 1868 (environ 6 à 8.000 francs 1996).

Il est à noter que le 23 février 1906, lors de l’inventaire des biens de l’église, en application de la Loi de séparation des églises et de l’Etat, cet ensemble fut décrit et estimé sous le numéro 27 : « Chemin de Croix, 14 tableaux, peinture avec cadre bois noir et or surmonté d’une croix » pour un montant total de 150 francs 1906.

Ces tableaux sont le témoignage toujours présent des premiers objets du culte dans le passé de notre église puisqu’ils furent installés dans les premiers de son existence.

C’était un aspect important de la religion populaire au dix-neuvième siècle. En ce temps, les illettrés étant encore nombreux, la Passion du Christ était enseignée par l’image en 14 tableaux. Elle est revécue par les participants qui prient avec tout leur être, car ils cheminent dans l’église, se recueillent et s’agenouillent à chaque station.

Par l’accomplissement de ces pratiques, ils méditent à leur manière sur l’Amour de Dieu. En ces temps où la vie reste dure et difficile, la dévotion au Chemin de Croix rend présent, au milieu de ces populations rurales et ouvrières, un Dieu étonnamment proche des souffrances des hommes.

Auteur anonyme vers 1996

Don de M NSK

2025 04  ACC (transcription)

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